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27-04-2024
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Doctrine islamique-Les Plus Beaux Noms d’Allah -2008-leçon (100-009 A) « Celui Qui ne déshonore pas, Celui Qui ne scandalise pas » (As-Sittîr) 1.
   
 
 
Au Nom d’Allah, Le Tout Miséricordieux, Le Très Miséricordieux  
 

  Louange à Allah, Le Seigneur de l’univers, Que la Miséricorde et la Paix soient sur notre maître Mohammad, le fidèle à ses promesses et l’honnête. 
  Ô Allah, fais-nous sortir des ténèbres de l’ignorance et de l’illusion et guide-nous vers la lumière de la connaissance et de la science, ainsi que des impuretés des désirs vers les Hauts Paradis.

Parmi les Plus Beaux Noms d’Allah : Celui Qui ne déshonore pas, Celui Qui ne scandalise pas (As-Sittîr).

1- As-Sittîr, non As-Sattâr :

  Honorables frères, nous poursuivons toujours avec les Plus Beaux Noms d’Allah ; notre nouveau Nom d’Allah est « Celui Qui ne déshonore pas, Celui Qui ne scandalise pas (As-Sittîr) ». 
  Les gens peuvent facilement introduire le nom (As-Sattar) dans leurs discussions, alors que ce nom n’est jamais paru dans le Noble Coran ni dans la Sunnah non plus ; en revanche, « As-Sittîr » a figuré dans nombre de Hadiths prophétiques en étant associé au Nom d’Allah « Al-Hayy » (Celui qui cache les péchés de Son serviteur et exauce ses implorations, car Il (Exalté soit-Il) éprouve une honte de générosité et de bienfaisance de faire autrement.)
Le Nom d’Allah, objet de notre présente leçon, est donc « As-Sittîr » non As-Sattar.

2- « As-Sittîr » dans les hadiths authentiques :

  Ce Nom d’Allah (Exalté soit-Il) fut mentionné sous sa forme absolue et exhaustive, laissant sous-entendre tout ce qui doit être dissimulé, sans aucune restriction, ni limite.  
  Ya’la (qu’Alla soit Satisfait de lui) a rapporté que le Messager d’Allah (Salla Allahou ‘Alaihi wa Sallam) a vu un homme qui se purifiait des selles ; du coup, il (Salla Allahou ‘Alaihi wa Sallam) monta les marches du Minbar, loua Allah, fit Son éloge et dit :

((Allah (Exalté et Glorifié soit-Il) est Plein de mansuétude, de pudeur et de discrétion ; si l’un de vous prend son bain, qu’il se cache au regard des gens.))

An-Nassaa’i

((Allah ne déshonore pas et ne scandalise pas, il aime la pudeur et la discrétion.)) 

« Sunan » Al-Bayhaqi d’après ibn ‘Abbas

3- La discrétion doit forcément compter parmi les qualités du croyant :

  Allah (Exalté soit-Il) dit : 

((C’est à Allah qu’appartiennent les noms les plus beaux. Invoquez-Le par ces noms…))

AL-A’RĀF (Les Murailles) : 180

  Or, il serait souhaitable de faire halte et de réfléchir sur les Paroles d’Allah contenues dans ce verset.
  ((Invoquez-Le par ces noms…)) signifie la recherche de la proximité d’Allah en essayant d’adopter les Perfections divines ; on peut, à la rigueur, chercher la proximité du « Très Miséricordieux » en faisant preuve de miséricorde ; on peut chercher la proximité de « L’Equitable » en établissant le juste traitement ; tout comme on peut se rapprocher de « Celui qui ne déshonore pas Ses serviteurs et ne les scandalise pas » en se retenant de dévoiler les secrets des autres.

L’être humain est pris entre le tempérament du scandale et la charge de discrétion : 

  Il convient absolument de signaler que par son tempérament, l’homme a tendance à s’intéresser aux scandales, il trouve plaisir à évoquer les scandales des autres, à les mettre à nu, comme il trouve plaisir à divulguer leur échec et leur chute ; Allah (Exalté soit-Il) dit :

((Ceux qui aiment que la turpitude se propage parmi les croyants auront un châtiment douloureux, ici-bas comme dans l’au-delà.)) 

AN-NŪR (LA LUMIÈRE) : 19

  L’être humain est doté d’un tempérament et d’une charge ; le tempérament conteste la charge. Son tempérament l’invite à garder le lit, à rester détendu, à se plonger dans un sommeil profond, alors que la charge exige qu’il sorte du lit pour accomplir collectivement la Salât du Fadjr.
  Djundoub bin Abdullah (Qu’Allah lui fasse miséricorde) a rapporté que le Messager d’Allah (Salla Allahou ‘Alaihi wa Sallam) a dit : 

((Celui qui accomplit la Salât du Fadjr sera favorisé par la protection d’Allah ; gardez-vous de porter préjudice à celui qu’Allah protège. Quiconque se hasarde à réfuter le pacte d’Allah se verra exposé à Son châtiment et jeté sur son visage dans le feu de Géhenne, la tête la première.)) 

Mouslim

  Abou Houraïra (qu’Allah soit satisfait de lui) a rapporté que le Messager d’Allah (Salla Allahou ‘Alaihi wa Sallam) a dit :

((Si les gens savaient ce que recèlent l’Appel à la Salât (L’Adhan) et le premier rang, puis ne trouvent que le tirage au sort pour les départager, ils l’auraient fait ; 
((Si les gens savaient ce que recèle le fait de se rendre à la mosquée bien avant l’Appel à la Salât ou lorsque la chaleur est accablante, ils n’auraient jamais manqué de le faire ;
((Si les gens prenaient connaissance de la rétribution réservée à la Salât du Ichaa’ et à celle du Fadjr accomplies à la mosquée, ils auraient tenu à s’y rendre, serait-ce en rampant)).

Boukhari et Mouslim

  Donc, le tempérament exige que je mette à grand jour le scandale des gens alors que la charge m’ordonne de ne pas trahir leurs secrets. Taire les scandales nécessite une ferme détermination et une bonne volonté.
  Supposons que tu connaisses un récit fort agréable qui pourrait susciter l’intérêt des gens présents et retenir leur souffle, mais du moment où tu es croyant, tu te retiens de le narrer, car le croyant n’a aucunement tendance à dévoiler les secrets des autres.
  Par conséquent, à celui qui cède à son tempérament, le Messager d’Allah (Salla Allahou ‘Alaihi wa Sallam) dit :

((Sachez que les œuvres qui mènent à la Djannah sont semblables au fait d’avancer dans une route peu sûre et risquée dans une butte abrupte (Il l’a répété à trois reprises) ; Sachez que les œuvres qui mènent à l’Enfer sont pareilles au fait d’avancer dans une plaine aisée.))

Ahmad d’après ibn ‘Abbas.

  La question est des plus aisée, il se détend et parle de tout ce qu’il sait. Hafs ibn ‘Assem a rapporté que le Messager d’Allah (Salla Allahou ‘Alaihi wa Sallam) a dit : 

((Il suffit à l’homme comme mensonge de propager tout ce qu’il entend.))

Mouslim

  Il est des gens qui parlent de tout ce qui parvient à leurs oreilles, au moment où le Prophète (Salla Allahou ‘Alaihi wa Sallam) nous apprend que si une personne te parle d’un sujet quelconque sans toutefois te faire savoir que c’est un sujet qui ne doit pas être diffusé, mais à un certain moment elle se retourne au bruit de pas derrière elle, ce geste est suffisamment éloquent pour te faire comprendre que le sujet dont elle te parle est une Amânah et n’est pas à propager, elle n’a rien dit, mais son geste éloquent dénote son anxiété.
  Djaber ibn Abdullah (qu’Allah soit satisfait de lui) a rapporté que le Messager d’Allah (Salla Allahou ‘Alaihi wa Sallam) a dit :

((Si un homme parle à un autre en regardant autour de lui, cela signifie que le sujet ne doit pas être divulgué (car c’est une ‘Amânah).))

Abu Dawoûd et at-Tirmidhî

  Djaber ibn Abdullah (qu’Allah soit satisfait de lui) a rapporté que le Messager d’Allah (Salla Allahou ‘Alaihi wa Sallam) a dit :

((Les propos échangés en cours de réunions ne doivent pas être divulgués))

Abu Dawoûd et Ahmad

  Le tempérament dont l’homme est doté, exige d’exposer au grand jour les scandales des gens, c’est pourquoi les croyants se distinguent par une valeur morale éminente qui est celle de taire les scandales des autres ; en contrepartie, la société de l’athéisme se caractérise par une qualité assez vile, celle de scandaliser les gens ; les mass média ne sont aujourd’hui basés que sur la divulgation des scandales.

Les scandales sont de deux types, financiers ou sexuels :

  En l’occurrence, à bien observer les scandales de l’humanité, depuis Adam (Paix sur lui) jusqu’au Jour de la Résurrection, nous remarquons qu’ils ne dépassent pas les deux types, un scandale financier et un autre sexuel. Lorsque tu es sur tes gardes en matière de finance et en matière de sexe, tu seras bien fortifié et bien à l’abri du scandale.
  Le Messager d’Allah (Salla Allahou ‘Alaihi wa Sallam) a dit :

((Allah (Exalté et Glorifié soit-Il) est Plein de mansuétude, de pudeur et de réserve ; Il aime la pudeur et la discrétion ; si l’un de vous prend son bain, qu’il se cache au regard des gens.))

An-Nassaa’i

  Dans un autre hadith, il (Salla Allahou ‘Alaihi wa Sallam) a dit : 

((Allah ne déshonore pas et ne scandalise pas, il aime la pudeur et la discrétion.)) 

« Sunan » Al-Bayhaqi d’après ibn ‘Abbas

  Lorsque ta sœur te fait part d’un problème familial avec son époux - à savoir que les propos échangés entre frère et sœur ne doivent pas être divulgués, car c’est une Amânah - mais tu lèves son secret et tu racontes ce problème à toutes tes sœurs ainsi qu’à ton frère ; voilà que le problème de ta sœur est devenu un sujet commun que les gens s’échangent en public. Cela ne traduit pas une qualité du croyant.
  L’être humain peut très bien chercher la proximité d’Allah (Exalté soit-Il) par une perfection dérivée de la Perfection d’Allah. Allah (Exalté soit-Il) ne déshonore pas Ses serviteurs et ne les scandalise pas. Le croyant par conséquent, doit se garder de déshonorer ses semblables.

Signification du Sittîr :

Premier sens :

  As-Sittîr rime avec Fa’îl (en arabe) ; cette forme grammaticale est une figure de style dite l’hyperbole ou l’exagération. Il voile un million de scandales ; il garde secret le plus grave des scandales. L’hyperbole est à la fois quantitative et qualitative ; Allah est Ghaffâr (Le Parfaitement Pardonneur), il s’agit là d’une forme d’hyperbole. Il pardonne le plus grand des péchés comme il pardonne un milliard de péchés, du point de vue quantité et qualité. As-Sittîr rime avec Fa’îl. Voiler un secret signifie le dissimuler.

Différence de prononciation entre as-Satr et as-Sitr :

  As-Satr constitue, en arabe, un substantif ; Le verbe satara en arabe (ou il a dissimulé) est employé au passé ; le verbe yastourou (ou il dissimule) est employé au présent) ; alors que Satran (ou une dissimulation) est un substantif. 
  Quant au terme as-Sitr, il est un substantif. La pièce de tissu que l’on pose sur la fenêtre s’appelle un rideau (ou un Sitr). Or, il y a un écart entre le substantif et l’infinitif. L’infinitif indique un événement. Tout comme on dit « déchirer » et « une déchirure ». Allah (Exalté soit-Il) préserve Ses serviteurs contre les scandales et ne les déshonore pas.
  As-Sittîr est Celui qui, par nature, aime la discrétion, la préservation et la pudeur. D’ailleurs, Allah (Exalté soit-Il) a déposé chez l’homme une particularité qui est celle de garder son secret dans un domaine réservé, bien caché aux autres, personne ne peut en prendre connaissance, ni un ami, ni un parent, ni un conjoint, ni un ange non plus. Le plus impressionnant est le cas de celui dont Allah dissimule son secret au moment où il expose son propre péché au grand jour. Cela est très courant chez les jeunes couples au lendemain de leur mariage. L’épouse révèle son passé à son mari. Qui t’a demandé des explications ? Ton geste dénote d’une grande stupidité. Une fois que le mari met le passé de sa femme en doute, il sera envahi par la répulsion. Ou bien alors, c’est le mari qui parle à sa femme de ses anciennes relations.
  Lorsque l’être humain s’éloigne de la Méthode d’Allah, il sera guidé par le diable sans s’en apercevoir, bien qu’Allah ait voilé son secret.

  Un frère m’a raconté qu’une personne l’a informé qu’un de ses amis vertueux a commis l’adultère en un temps passé. Je jure par Allah, a repris ce frère, à chaque fois que je le rencontre, je me souviens toujours de son adultère, bien que trente ans se soient écoulés depuis cet incident.
  L’être humain ne pardonne pas ; donc, s’il arrive que quelqu’un ait glissé la pente et qu’Allah ait dissimulé son acte, il n’a aucun droit de provoquer son propre scandale. En Islam, la confession n’existe pas, il n’est pas question de se tenir devant un prêtre et d’avouer tous ses péchés ; cela n’est pas monnaie courante en Islam. Allah (Exalté soit-Il) ne déshonore pas Ses serviteurs et ne les scandalise pas, il est (As-Sittîr) ; tant qu’Allah ne lève pas le secret, tu dois à ton tour garder tes péchés enfouis au plus profond de ton être. Aucun besoin de révéler tes péchés à une autre personne.
  Ceci dit, As-Sittîr est Celui Qui, par nature, aime la discrétion, la préservation et la pudeur.
  Les livres relatent un récit symbolique dans lequel notre Maître Moussa (Paix sur lui et sur notre Prophète) a invoqué Allah (Exalté soit-Il) pour obtenir la pluie. Mais Allah (Exalté soit-Il) lui a dit : « Vous n’aurez pas la pluie tant qu’il y a parmi vous un homme désobéissant. »
  Moussa dit à son peuple : « Que celui d’entre vous qui désobéit à Allah, nous quitte. »
  Personne n’a bougé.
  Peu de temps après, il se mit à pleuvoir abondamment.
  Moussa demanda à Allah : « Ô Seigneur, qui est cette personne qui te désobéissait ? »
  Allah répondit : « Tu m’étonnes Ô Moussa, je voilais son péché quand il me désobéissait et je le dénonce maintenant qu’il s’est repenti ?! »

  Celui à qui Allah a accordé Son pardon et a voilé son péché ne doit en aucun cas, percer son scandale à jour. Même si tu dois de l’argent à quelqu’un avant ton repentir, même si tu dois remettre cet argent à son ayant-droit, tu pourras le faire par mandat postal sans aucun besoin de te compromettre. Mais de là à lui avouer avoir été chez lui et lui avoir dérobé cette somme qui traînait sur la table ! Même si tu es dans le tort, tu devras restituer cette somme mais sans te dénoncer ; car Allah (Exalté soit-Il) a voilé ton péché, ne te déshonore donc pas.

Second sens :

  As-Sittîr signifie également l’interdiction et le fait de se tenir à distance des choses. 
  Aïcha qu’Allah soit satisfait d’elle (l’épouse du Prophète Salla Allahou ‘Alaihi wa Sallam) a dit :
  Une femme est venue chez moi, accompagnée de ses deux filles, elle n’a trouvé chez moi qu’une datte que je lui ai remise ; elle en donna une partie à chacune de ses filles. Puis elle se leva et se retira. 
  Lorsque le Messager d’Allah (Salla Allahou ‘Alaihi wa Sallam) fut de retour chez moi, je lui contai l’événement. Il dit :

((Celui qui a la responsabilité d’élever des filles et qui agit bien à leur égard, sera protégé du feu de l’Enfer.)) 

Boukhari et Mouslim

  Quel est celui qui parvient à croire qu’en bien éduquant une fille ou deux, conformément aux règles de la vertu et de la pudeur ainsi que de la dévotion et de la piété, qu’en leur choisissant des époux vertueux parmi les croyants, puis trouve la mort, sera récompensé par la Djannah ?! 
  Il te suffit d’éduquer deux filles et dans une autre version, une seule fille, de prendre soin d’elles, de leur apprendre les valeurs éthiques de l’Islam, de les éduquer à porter le voile islamique, de leur choisir des époux croyants, pour que tu comptes des habitants de la Djannah.
  Donc, as-Sitr signifie à ce niveau, l’éloignement ; la bonne éducation des filles suivant les critères de l’Islam, est susceptible de t’éloigner du feu de l’Enfer.

  Honorables frères, 
  Il existe cent moyens qui mènent à Allah (Exalté soit-Il) à partir du foyer ; 
  Il existe cent moyens qui mènent à Allah (Exalté soit-Il) à partir de la rue ;
  Il existe cent moyens qui mènent à Allah (Exalté soit-Il) à partir du lieu de ton travail.
  Les voies qui mènent au Créateur comptent autant que les souffles des créatures. Y a-t-il un foyer où il n’y a pas de filles ?
  Telles sont les paroles du Prophète (Salla Allahou ‘Alaihi wa Sallam).

  Notre maître Sa’d bin Abû Waqqâs a dit : « Je me sens un véritable homme dans trois situations, en dehors desquelles je suis un homme ordinaire… » 
  Un homme ne signifie pas un mâle, mais un héros.

((…des hommes que ni le négoce, ni le troc ne distraient de l’invocation d’Allah, …))

AN-NŪR (LA LUMIÈRE) : 37

  Le terme ‘homme’ dans le Coran ne signifie pas le ‘mâle’, mais les héros.
  Il a dit : « Je me sens un véritable homme dans trois situations, en dehors desquelles je suis un homme ordinaire, un homme du commun des gens… » Quelles sont ces trois situations ? Il a dit : 
« Il ne m’est jamais arrivé de suivre un convoi funèbre et de nourrir un dialogue intérieur autre que le discours du convoi, que je ne sois parti et m’en sois éloigné. »
  Cela suppose que le convoi funèbre a son discours approprié. Le discours peut être celui du défunt lui-même… 
  On rapporte dans les traditions que l’âme du défunt survole son cadavre en disant : « Ô ma famille, Ô mes enfants, ne laissez pas la vie se jouer de vous comme elle l’a fait de moi ; j’ai amassé de l’argent de source licite et illicite ; puis je l’ai dépensé dans des voies licites et illicites. Sachez que vous en jouirez pleinement alors que j’aurai à en assumer la responsabilité. » 
  Il dit : 
  « Il ne m’est jamais arrivé de suivre un convoi funèbre et de nourrir un dialogue intérieur autre que le discours du convoi, que je ne sois parti et m’en sois éloigné. »
  Ainsi, le cadavre qui se trouve à l’intérieur du convoi funèbre est arrivé à bout de ses jours ici-bas, n’a plus aucune œuvre à présenter, et aura des comptes à rendre de tous ses actes.

((Par ton Seigneur ! Nous les interrogerons tous)) ((sur ce qu’ils œuvraient.))

Al Hidjr : 92-93.

  Toutes les créatures mourront et il ne restera que le Tout-Puissant et le Magnificent.

***
Quelque longue que soit la nuit…
L’aube finira bien par pointer…
Quelques longs que soient les jours de la vie…
Il est inéluctable de descendre dans la tombe.
***
Aussi longtemps qu’elle vive, toute créature sera un jour
… portée sur un brancard.
S’il t’arrive de porter un convoi jusqu’à la tombe
Sache qu’un jour c’est toi qui seras porté.
***

  Aussi, dit-on que l’être humain qui a le plus de remords est le savant qui par son savoir, a frayé aux gens la voie au Paradis, alors qu’il est voué à l'Enfer par ce même savoir, et ce, parce qu’il n’a pas su profiter de son savoir dans sa vie pratique.
  L’être humain qui a le plus de remords est le riche qui a permis à ses héritiers d’accéder à la Djannah par l’argent qu’ils ont hérité de lui d’une façon licite et qu’ils ont dépensé dans des voies licites, alors qu’il a eu l’enfer pour résidence éternelle par cette même fortune ; car il l’a gagnée par des voies qui n’ont pas porté satisfaction à Allah (Exalté soit-Il).
  Donc, le sens précis des propos de Sa’d : « Je me sens un véritable homme dans trois situations, en dehors desquelles je suis un homme ordinaire, un homme du commun des gens ; Il ne m’est jamais arrivé de suivre un convoi funèbre et de nourrir un dialogue intérieur autre que le discours du convoi que je ne sois parti et m’en sois éloigné. »

 De nos jours, en suivant le convoi funèbre, l’homme se vante de ses transactions commerciales, d’une telle maison, d’un tel magasin ou d’une telle cérémonie. Il demande à son compagnon : « y as-tu assisté ? Elle était formidable ! » Tout cela se passe en suivant le convoi funèbre !

  « …Il ne m’est jamais arrivé de suivre un convoi funèbre et de nourrir un dialogue intérieur autre que le discours du convoi, que je ne sois parti et m’en sois éloigné. Il ne m’est jamais arrivé d’accomplir une Salât et de me perdre dans mes pensées jusqu’à en avoir fini. »

((Bienheureux sont certes les croyants,)) ((ceux qui sont humbles dans leur Salât, …))

AL-MU’MINŪNE (LES CROYANTS) : 1- 2

  Durant les funérailles, il est un héros.
  En accomplissant la Salât, il est un héros.
  La troisième situation, laquelle est notre point de repère :

((…Il ne m’est jamais arrivé d’entendre un hadith du Messager d’Allah sans me rendre à l’évidence qu’il s’agit d’une vérité provenant d’Allah (Exalté soit-Il).))

  Communément dit : il y a des gens qui prennent les critères de l’Islam à la légère.
  Si tu prends soin d’éduquer ta fille, si tu veilles à sa morale, si tu lui imposes de porter le voile islamique, si tu lui indiques le chemin qui mène vers Allah, si tu lui choisis un époux croyant, tu accéderas à la Djannah. Ton œuvre te vaudra sans aucun doute, l’accès à la Djannah.

  Chers frères :

((Celui qui a la responsabilité d’élever des filles et qui agit bien à leur égard, sera protégé du feu de l’Enfer.)) 

Boukhari et Mouslim

  As-Sittîr c’est bien Allah (Exalté soit-Il), Il (Exalté soit-Il) aime voiler les péchés et les imperfections de Ses créatures, Il (Exalté soit-Il) abhorre les défectuosités, Il (Exalté soit-Il) ordonne de ne pas déshonorer les gens, il (Exalté soit-Il) déteste les scandales, Il (Exalté soit-Il) voile les anomalies de Ses créatures, même si ceux-ci les mettent au grand jour ; Il (Exalté soit-Il) pardonne les péchés aussi graves seraient-ils tant que Ses serviteurs professent le Monothéisme.

Un récit favorable au fait de ne pas scandaliser les autres : 

  Il n’est pas dans mes habitudes de conter des récits à base de songe. Mais cette histoire m’a profondément troublé. Elle remonte à plus de cinquante ans. C’est l’histoire d’un Imam d’une mosquée à Damas, qui a vu en songe le Messager d’Allah (Salla Allahou ‘Alaihi wa Sallam) et en fut tellement ému.
  Abû Houraïra (qu’Allah soit satisfait de lui) a rapporté avoir entendu le Messager d’Allah (Salla Allahou ‘Alaihi wa Sallam) dire :

((Celui qui me voit dans un rêve m’a effectivement vu, car le diable ne peut paraître sous mon aspect))

 

Ahmad dans son « Musnad », Boukhari et at-Tirmidhî

  Cet Imam a donc vu le Messager d’Allah (Salla Allahou ‘Alaihi wa Sallam) en songe ; il lui a demandé de dire à son voisin qui est un vendeur assez modeste et qui travaille près de la Mosquée de cet Imam :
« Il est mon ami dans la Djannah »
  Cet Imam a eu tellement mal, cette bonne nouvelle le concerne ou concerne son voisin ? Son voisin est un homme assez modeste, et pour comble, il est du commun des gens.
  Il a fini par frapper à sa porte, est entré chez lui où il fut bien accueilli. Il lui a dit : 
  -    « J’ai une bonne nouvelle à t’annoncer provenant du Messager d’Allah (Salla Allahou ‘Alaihi wa Sallam) mais je ne te la confierai qu’à condition que tu me dises ce que tu as fait à l’égard de ton Seigneur. »
  Le voisin a refusé de lui raconter son secret. Mais à force d’insistance de la part de l’Imam, il a fini par céder. 
  -    « Je jure par Allah que je ne t’annoncerai pas la bonne nouvelle à moins de me mettre au courant de ton secret avec Allah. » a repris l’Imam.
  -    J’ai demandé une femme en mariage et l’ai épousée. Au bout de cinq mois de mariage, j’ai appris qu’elle était enceinte de neuf mois ; cela signifie que le bébé n’est pas mon enfant. Elle s’est laissée aller moralement, lui a-t-il dit ; je pouvais très bien lui provoquer un scandale, je pouvais très bien la répudier, je pouvais très bien la détruire. Mais j’ai voulu qu’elle se repentisse en la gardant chez moi. Je lui ai fait venir une sage-femme pour l’aider à mettre son bébé au monde. Il faisait nuit. J’ai pris le bébé, qui n’était pas le mien, sous ma cape et suis entré dans une mosquée dans un des quartiers de Damas, j’y suis entré après que l’Imam ait formulé l’intention de commencer la salât du Fadjr. J’ai posé le nourrisson derrière la porte et ai pris place aux côtés des prieurs ; personne n’a fait attention à moi.
  Une fois que la Salât eut pris fin, les prieurs firent un cercle autour du nourrisson, tellement étonnés de sa présence ; je me suis joint à eux et ai demandé innocemment : 
  -    Que se passe-t-il ?
  -    Viens voir, me dirent-ils.
  -    Je le prends en charge, ai-je répliqué, donnez-le-moi.
  -    Je le pris donc au vu et au su de tout le monde comme un enfant illégitime dont j’allais m’occuper. Je l’ai remis à sa mère, qui s’est repentie. Allah (Exalté soit-Il) dit :    

((Certes, Allah commande l’équité, la bienfaisance ...))

AN-NAḤL (LES ABEILLES) : 90

  L’équité consiste à répudier cette femme, à la détruire, à la chasser de chez toi, mais Allah ordonne de faire preuve de bienfaisance. Si tu agis ainsi tu lui auras épargné le scandale, tu l’auras sauvée de l’égarement. On ne peut résoudre toutes les causes par l’équité mais des milliers de causes peuvent être résolues par la bienfaisance.

((Certes, Allah commande l’équité, la bienfaisance ...))

AN-NAḤL (LES ABEILLES) : 90

  Évite de divulguer les autres, dissimule plutôt leurs scandales :
  Allah (Exalté soit-Il) ne déshonore pas Ses serviteurs et ne les scandalise pas, Il (Exalté soit-Il) apprécie ceux qui font de même. Essaie d’adopter cette Perfection divine, cherche la proximité d’Allah par cette Perfection divine, ne divulgue pas les autres.
  Voilà pourquoi, il n’y a de récit qu’une personne narre au sein des sociétés des scandales sans qu’il soit, au bout de quelques jours, objet de divulgation au grand public.
  Le Prophète (Salla Allahou ‘Alaihi wa Sallam) a décrit la femme croyante comme étant celle qui ne déshonore pas les autres et ne les scandalise pas ; quant à celle qui sort de chez elle pour se plaindre auprès des autres de son époux, celle-ci n’est qu’une femme qui provoque les scandales. Allah apprécie la femme croyante qui ne scandalise pas son époux et ne le déshonore pas et ne s’intéresse pas à la femme qui se plaint de son mari.

Conclusion :

  Honorables frères, lorsque j’adopte les traits de ce Nom d’Allah, de cette Perfection divine, je ne fais que chercher la proximité d’Allah (Exalté soit-Il) 

((C’est à Allah qu’appartiennent les noms les plus beaux. Invoquez-Le par ces noms…))

AL-A’RĀF (Les Murailles) : 180

  Malheureusement dans nos relations sociales, nous avons recours à la médisance. Une personne a dit à une autre : 
  -    Tu as médit de moi.
  -    Qui es-tu pour que je médise de toi ? Si jamais je veux médire quelqu’un, je l’aurais fait contre mon père et ma mère, ils ont le plus besoin de mes vertus.
  La question commence par la médisance, circule et se propage.
  J’aimerais que nos honorables frères aient la certitude qu’As-Sittîr est un des Plus Beaux Noms D’Allah (Exalté soit-Il), qu’ils pensent à agir conformément pour chercher la proximité d’Allah par cette Perfection divine.
  A part cela, ces notions ci-haut citées, ont leurs normes légitimes quant au Fatwas, à l’exhortation du blâmable ainsi que d’autres cas ; mais en principe, il faut se retenir de déshonorer les autres et de les scandaliser, car :

((Les propos échangés en cours de réunions ne doivent pas être divulgués)) 

Abu Dawoûd et Ahmad

  … du fait qu’ils appartiennent au domaine de l’Amânah.

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